• Juillet 2012 : L'opposition joue son rôle

     Depuis avril, le collectif de la Noria, quasi sous-section locale du PS, version Durban-Village, comme on le dit de bons crus, avait choisi de centrer ses réflexions sur les grands enjeux nationaux et de concourir localement au succès de la gauche.

    Cette pause a aussi concouru à apaiser certaines tensions locales jusqu’à ce qu’un conseiller municipal, s’attribuant un rôle de boutefeu, n’ait à nouveau cherché querelle (voir notre rubrique Chronique de cette édition, alors que l’essentiel est de savoir rester attentifs aux difficultés et aux aspirations des Durbanais.

    Pour rafraîchir la mémoire de cet élu, reprenons, avec objectivité, certains de ses articles les plus récents (Coin Coin s’interroge et cancane ou encore Jamais deux sans trois ? C’est pas automatique !)

     

    1.      Oui, le PS a perdu Durban en 2008, mais Durban n’a pas perdu le PS. Ce qui n’a pas fonctionné, d’après lui, ce sont ces petits arrangements entre amis dont il aurait été l’initiateur. Eh bien, c’est tant mieux pour la démocratie. La clarté vaut toujours mieux que la combine. Il est des cas où il vaut mieux perdre que se parjurer !

    Cependant, rappelons le score qui ne fut pas un tsunami contre le PS : sur 15 élus, 6 appartenaient à la liste PS d’origine. Un 7ème fut battu d’une voix et la 8ème (celle de la majorité au conseil municipal) dût laisser sa place au bénéfice de l’âge. On se trouvait donc dans un résultat assez équilibré, confirmant aux affaires le maire sortant. Face à un tel résultat, quelle attitude adopter ? Ou bien le regarder en tant que tel et accepter, de part et d’autre, l’alternance propre à toute société qui se veut démocratique, faisant de l’opposition l’interlocuteur, validé par le suffrage municipal, de la nouvelle majorité. Ou bien, jouer au bravache, bluffer et faire de cette victoire bien réelle mais serrée (2 voix de différence) un événement majoré aux dimensions titanesques : le PS était à terre. C’est cette seconde voie qui a été choisie. Elle présente des avantages pour ceux qui croient qu’une victoire, une fois acquise, demeure définitive. Mais, c’est dans d’autres systèmes politiques que le nôtre qu’il en va ainsi. Elle cause des dommages quand elle va jusqu’à ne pas reconnaître la légitimité des élus de l’opposition. Ceux qui ont voté pour eux voient en quelque sorte leur choix invalidé.

    2.      Oui, le PS est toujours dans le jeu, quand élections, nationale après régionale, confortent son score au niveau du village. Que reste-t-il alors à faire pour conserver la suprématie, celle de la parole ? Dénigrer le nouveau pouvoir central dès ses premières décisions et ne voir que le verre à moitié vide ? Cela conduit à des exagérations, à des comparaisons sans fondement qui nourrissent une mauvaise graine de populisme, celle qui consiste à ne pas respecter le perçu et le ressenti du peuple, mais à le convertir dans la contestation permanente.

    3.      Oui, il faut, dans cette analyse, intégrer le résultat des cantonales. La défaite du PS est dommageable pour le village de Durban, chef lieu de canton qui n’a plus « son » conseiller général et qui, sous peu, reconfiguration des territoires, voire fusion des cantons aidant, sera totalement banalisé et hors des lieux de décision. Pour Durban [et non pour l’élu qui a profité des dissensions locales mais n’y est pour pas grand-chose], c’est une victoire à la Pyrrhus : le coût en sera, à terme, dévastateur pour notre village, sauf si le conseiller général poursuit subrepticement sa longue approche vers le PS. Il est vrai que quand il ne restera rien du système passé, on pourra s’ébrouer entre soi, mais pour quelle cause ?

    4.      Oui, la reconfiguration de la communauté des communes est l’épisode le plus récent et le plus cuisant pour les Durbanais de cette nouvelle façon de conduire la politique locale. Combien de Durbanais savent que la décision a été prise le 25 juin et qu’elle courra au moins jusqu’en 2018 ? Combien de Durbanais savent précisément ce qu’ils abandonnent ? ce qu’ils auraient pu avoir ? Combien de Durbanais sont-ils en mesure d’en mesurer le coût ? A ne pas respecter l’opposition, Durban s’est privé, et c’est dommage, d’un vrai débat démocratique. Une simple option, qui restait à tester, avait été avancée l’été dernier. Elle est devenue réalité et ce sans débat. Comment parler alors au nom d’un Mouvement citoyen quand on saute à pieds joints sur la démocratie locale, faite de transmissions d’informations et d’échanges contradictoires en vue de l’adoption de la solution la meilleure au service de tous. Verra-t-on notre courageux élu du verbe retrouver celui qui, par passade, est son mentor, le maire de Mailhac, pour dire comme lui « Intercommunalité, rien n’est joué », alors qu’il a été l’artisan d’un choix qui peut avoir des avantages, mais dont rien n’a été éclairé pour les Durbanais. Notre élu, citoyen d’entre les citoyens, serait-il devenu technocrate sans le savoir ? Il serait notre Monsieur Jourdain. Quelle gloire nouvelle pour notre village !